CSA-SCS Statement

Mar 20 2021

Le francais suit

Canadian Sociological Association Condemns anti-Asian Violence and Stands in Solidarity with Asian Communities

This week, we witnessed a horrific act of misogynistic and anti-Asian racist violence where eight people, including six women of Asian ancestry, were killed by a white man. We are deeply saddened and shocked by this violence. We mourn alongside the families and loved ones of those who lost their lives, and we stand in solidarity with the Asian communities.

As sociologists, we know that these murders need to be understood in the context of the continued escalation of hostility against Asian communities. Over the past year, we have seen a dramatic increase in racism and violence being targeted towards Asians in Canada. Statistics Canada (2020) found that a larger proportion of Asian Canadians perceived an increase in harassment and/or attacks based on race, ethnicity, or skin colour since the beginning of the COVID-19 pandemic in March 2020. In particular, Chinese (30%), Korean (27%), and Southeast Asian (19%) participants reported the largest perceived increases in discriminatory harassment or attacks.  Vancouver Police reported an eight-fold increase in anti-Asian hate crimes, from 12 incidents in 2019 to 98 in 2020. Incident reporting data collected both in the US (by the group Stop AAPI Hate) and in Canada (by Chinese Canadian National Council Toronto) show that about two-thirds of the reports came from women. The present-day anti-Asian sentiment is another manifestation of white supremacy that has been instigated by certain politicians and tolerated by the wider society (Grover, Harper & Langton, 2020; Wu, Qian & Wilkes, 2020; Wu et al., 2020).

We are also cognizant that this is not a new social issue. Racist and gendered constructions of Asian women and men date back to the history of European colonization of the Asia Pacific and later the US imperialist dominance in the region. In Canada, the state enacted overt racist policies such as the head tax in 1885 and the Chinese Exclusion Act of 1923 to virtually ban Chinese immigration. These discriminatory state policies existed alongside racist discourses designed to legitimate and normalize prejudice towards Chinese immigrants. More recently, we have seen similar racist discourses being invoked concerning SARS and the COVID-19 pandemic (Jang et al., 2021; Keil & Ali, 2018; Leung, 2008; Li & Nicholson, 2021). Such racist scapegoating rhetoric alongside the racialized misogynist objectification of Asian women has created the conditions for the present-day racist and gendered violence.

We are appalled by how the police and the media have repeated the suspect’s victim-blaming narrative, resulting in a discourse whereby racist and misogynist fetishization of Asian women was invoked to explain away hateful mass murders by a white man, as discussed in an interview given by CSA president and scholar, Dr. Xiaobei Chen on CBC. The conduct of the police and the media amounts to a massive act of reproducing and reinforcing anti-Asian racism and misogyny, which compounds the dehumanization of the victims and the pain to the Asian communities. 

The summer of 2020 drew attention to the issue of societal racism, following the murder of George Floyd and the global protests by Black Lives Matter. We understand these acts to be a manifestation of white supremacy, patriarchy, and ongoing societal racism against Indigenous, Black, Asian, and other racialized groups. We also understand that it is crucial to address the intersection of racial, xenophobic, gender, and class oppressions and we remember in solidarity that settler-colonial violence against Indigenous women and girls remains an unresolved and often trivialized problem despite the convening of the National Inquiry into Missing and Murdered Indigenous Women and Girls. As an Association and scholarly community, we condemn and refute all racisms, including anti-Asian racism, and intersectional hate and violence. We extend our support to Asian and Asian Canadian colleagues, students, and community members who experience venomous racism daily. Together, let us use our teaching and research to actively work against politically induced hate. We can lead by teaching about the history of anti-Asian policies and sentiments in Canada, we can choose to speak out against anti-Asian racism in our surroundings and broader society, and we can use our scholarship to hold those who peddle hate accountable.

The CSA Executive Committee

La Société canadienne de sociologie condamne la violence anti-asiatique et se déclare solidaire des communautés asiatiques

Cette semaine, nous avons été témoins d’un acte horrible de violence misogyne et raciste à l’encontre des Asiatiques, acte au cours duquel huit personnes, dont six femmes d’origine asiatique, ont été tuées par un homme blanc. Nous sommes profondément attristés et choqués par cet acte de violence. Nous partageons le deuil avec les familles et les proches de celles et ceux qui ont perdu la vie, et nous nous déclarons solidaires des communautés asiatiques.

En tant que sociologues, nous savons que ces meurtres doivent être appréhendés dans le contexte de l’escalade continue de l’hostilité envers les communautés asiatiques. Au cours de l’année dernière, nous avons assisté à une augmentation spectaculaire du racisme et de la violence à l’encontre des Asiatiques au Canada. Selon Statistique Canada (2020), une plus grande proportion de Canadiens d’origine asiatique a l’impression de subir une augmentation du harcèlement et/ou des attaques basées sur la race, l’origine ethnique ou la couleur de la peau depuis le début de la pandémie de COVID-19, en mars 2020. Les participants chinois (30 %), coréens (27 %) et d’Asie du Sud-Est (19 %), en particulier, ont signalé les plus fortes augmentations quant à la perception de harcèlement ou d’attaques discriminatoires. Selon la police de Vancouver, le nombre de crimes haineux contre les Asiatiques a été multiplié par huit, passant de 12 incidents en 2019 à 98 en 2020. Les données de signalement d’incidents recueillies à la fois aux États-Unis (par le groupe  Stop AAPI Hate) et au Canada (par le Chinese Canadian National Council Toronto) indiquent qu’environ deux tiers des signalements proviennent de femmes. Le sentiment anti-asiatique actuel est une autre illustration de la suprématie blanche qui a été encouragée par certains politiciens et tolérée par la société en général (Grover, Harper et Langton, 2020; Wu, Qian et Wilkes, 2020; Wu et al., 2020).

Nous sommes également conscients du fait qu’il ne s’agit pas d’un nouveau problème social. Les constructions racistes et sexospécifiques concernant les femmes et les hommes asiatiques remontent à l’histoire de la colonisation européenne de l’Asie-Pacifique et, plus tard, à la domination impérialiste des États-Unis dans la région. Au Canada, l’État a adopté des politiques manifestement racistes, comme la taxe d’entrée de 1885 et la Loi d’exclusion des Chinois de 1923, qui interdisait en quasi-totalité l’immigration chinoise. Ces politiques discriminatoires existaient parallèlement à des discours racistes conçus pour légitimer et normaliser les préjugés envers les immigrants chinois. Plus récemment, nous avons été témoins de discours racistes similaires invoqués à propos du SRAS et de la pandémie de COVID-19 (Jang et al., 2021; Keil & Ali, 2018; Leung, 2008; Li & Nicholson, 2021). Cette rhétorique raciste du bouc émissaire, ainsi que l’objectivation misogyne et racisée des femmes asiatiques, ont créé les conditions de la violence raciste et fondée sur le genre qui sévit actuellement.

Nous sommes consternés par la façon dont la police et les médias ont répété le discours du suspect qui blâme les victimes, ce qui a donné lieu à un raisonnement selon lequel la fétichisation raciste et misogyne des femmes asiatiques a été invoquée pour expliquer la tuerie haineuse perpétrée par un homme blanc, comme l’a expliqué la présidente et chercheuse de la SCS, Mme Xiaobei Chen, dans une entrevue accordée à la CBC. Le comportement de la police et des médias équivaut à un acte généralisé de reproduction et de renforcement du racisme anti-asiatique et de la misogynie, ce qui accentue la déshumanisation des victimes et exacerbe la souffrance des communautés asiatiques.

L’été 2020 a attiré l’attention sur la question du racisme sociétal, à la suite du meurtre de George Floyd et dans la foulée des protestations mondiales associées au mouvement Black Lives Matter. Nous considérons que ces actes de violence sont une manifestation de la suprématie blanche, du patriarcat et du racisme sociétal actuel à l’encontre des groupes autochtones, noirs, asiatiques et de divers autres groupes racisés. Nous savons également qu’il est essentiel de s’attaquer au recoupement des oppressions raciales, xénophobes, de genre et de classe et nous gardons à l’esprit, par solidarité, que la violence coloniale à l’égard des femmes et des filles autochtones demeure un problème non résolu et souvent banalisé, malgré la tenue de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. En tant que Société et communauté de chercheurs, nous condamnons et réfutons tous les types de racisme, y compris le racisme anti-asiatique, ainsi que la haine et la violence intersectionnelles. Nous offrons notre soutien aux collègues, aux étudiants et aux membres de la communauté - asiatiques et canadiens d’origine asiatique - qui subissent au quotidien un racisme féroce. Ensemble, utilisons notre enseignement et nos recherches pour lutter activement contre la haine motivée par des considérations politiques. Nous pouvons montrer la voie en enseignant l’histoire des politiques et des sentiments anti-asiatiques au Canada, et choisir de dénoncer le racisme anti-asiatique dans notre entourage et dans la société en général, et nous pouvons utiliser nos connaissances pour demander des comptes à ceux qui propagent la haine.

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