(PLN4) Des effets contrastés de la peur sur l’engagement des féministes selon la place qu’elles occupent dans les rapports sociaux de classe, de race et de sexualité

Conference Highlights, French, In-person, Keynote Speakers, Panels and Plenary
Francophone Affairs Subcommittee

La présentation s’inspire de l’article « Ce que la peur fait à l’engagement féministe » qui démontre que la peur peut devenir un levier à l’engagement, contrairement aux idées reçues. Mobilisant la sociologie des mouvements sociaux, conjuguée à une approche « actionnistes » (Bernard, 2017) et féministe des émotions, il sera plus précisément question des effets contrastés de la peur sur l’engagement féministe selon le positionnement des actrices dans les rapports sociaux, mais aussi selon les origines de la peur, son degré d’intensité et ses interactions avec d’autres émotions. Tout en nous appuyant sur un corpus d’entretiens semi-dirigés réalisés au Québec et en Suisse romande, nous ferons d’abord état d’un « répertoire de la peur » élaboré à partir des mots que les participantes utilisent pour parler des manifestations corporelles de cette émotion. Il sera ensuite question du « genre de la peur » et des principales séquences émotionnelles qui se déploient à compter du moment où elles ont peur.

Modérateur : Dr. Guillaume Durou, University of Alberta

Auteure invitee : Dr. Mélissa Blais, Université du Québec en Outaouais

Lauréate du prix d’excellence en sociologie de langue française 2023

Ce que la peur fait à l’engagement féministe. Lien social et Politiques, 2021 (86), 94–112

L’article « Ce que la peur fait à l’engagement féministe » de Mélissa Blais, publié dans le numéro 86 de Lien social et Politiques en 2021, nous fait découvrir la peur comme force de changement social. L’analyse repose sur 87 entretiens semi-dirigés menés au Québec et en Suisse. Les résultats nuancent l’idée que la peur immobilise. Au contraire, la peur, qu’elle soit de la brutalité policière, d’actions antiféministes ou de la violence d’hommes, peut motiver l’action sociale. Plus spécifiquement, en interaction avec d’autres émotions, elle peut consolider et encourager l’engagement féministe. L’étude est novatrice et rigoureuse et fait avancer les connaissances dans le domaine des mouvements sociaux, de la sociologie féministe et de la sociologie des émotions.

Tags: Feminism, Social Movements

Organizers: Guillaume Durou, Université de l'Alberta, Sherry Fox, CSA