Les dimensions transnationale et transculturelle de la sphère civile


Jean-François Côté, Université du Québec à Montréal

Le concept de sphère civile proposé par Alexander s’applique avant tout aux manifestations actuelles de la société, ainsi qu’en témoignent les nombreux ouvrages publiés dans cette voie portant sur les États-Unis (Alexander, 2006) ou d’autres contextes comme l’Amérique latine, la Scandinavie ou l’Asie du sud-est (Alexander, Tognato, 2018 ; Alexander, Lund, Voyer, 2019 ; Alexander, Palmer, Park, Ku, 2019). Cela signifie que le concept de sphère civile possède des dimensions à la fois transnationale et transculturelle, comme Alexander le relève lui-même dans une théorisation précoce de ses sources dans les contextes de l’Antiquité ou de la modernité européenne bourgeoise. Dans cette communication, nous nous interrogerons sur ces dimensions transnationales et transculturelles de la sphère civile dans son contexte actuel, mais également en fonction de ses racines plus lointaines, en faisant appel entre autres à des conceptions de l’anthropologie de Fernando Ortiz et de la psychanalyse de Georges Devereux. Nous soutenons que ces dimensions transnationale et transculturelle de la sphère civile doivent tenir compte de ces apports théoriques dans l’application que l’on fait du concept dans divers contextes nationaux et culturels, qui viennent en retour nourrir le concept de sphère civile lui-même. Cette communication intervient dans le cadre d’une interrogation sur la portée et les limites du concept de sphère civile tel que proposé par Jeffrey C. Alexander.

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