(EDU9) Au-delà du discours de l’intégration et de l’inclusion en milieu scolaire au Québec

En personne, Faits Saillants, Français, Panélistes et plénières
Sociology of Education

En réponse à la diversité existante en milieu scolaire au Québec, les politiques québécoises défendent l’intégration au nom de la réussite des élèves (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2011; Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, 2017) et ce, généralement sans souligner les injustices perpétrées par le système scolaire (Ministère de l’Éducation, 2023). Aujourd’hui, le débat sur l’inclusion occupe plus d’espace dans les discours et les politiques éducatives au détriment du débat interculturel ces dernières années (Russo & Borri-Anadon, 2019). Toutefois, le discours de l’inclusion de la diversité est aussi problématique, car il s’appuie sur l’existence d’un centre hégémonique qui s’ouvrirait aux Autres minorisés, ce qui maintient leur exclusion et les privilèges des groupes majoritaires (Ahmed, 2007; Dhamoon, 2009).

Par ailleurs, le discours de l’inclusion est souvent lié à la discussion de l’équité. En effet, le discours de l’équité va plus loin que la défense de l’égalité, puisque plutôt que défendre l’égalité en cachant des inégalités courantes dans la société (ex. racisme, sexisme, etc.) découlant des systèmes d’oppressions (ex. suprématie blanche, patriarcat, etc.), il défend des actions pour réparer des injustices historiques (ex. par des quotas) (Lima & Campos, 2020). Dans ce sens, le but serait d’achever la justice sociale, c’est-à-dire que des mesures d’équité ne seraient plus nécessaires, parce que les barrières systémiques seraient supprimées; par exemple, par l’action de promouvoir de l’équité, de la diversité et de la justice sociale à travers des projets pour aider à contrer le racisme systémique (Rodriguez et al., 2022). Dans cette optique, les perspectives critiques en recherche comme celles de la décolonisation (Mignolo, 2002; Quijano, 2000), de l’antiracisme (Delgado & Stefancic, 2000) et du féminisme intersectionnel (Collins & Bilge, 2016; Crenshaw, 1991) sont essentielles pour permettre des réflexions et mettre en pratique des actions menant à des transformations sociales.

Modératrice : Roberta de Oliveira Soares, Université de Montréal

Panélistes :

Corina Borri-Anadon, Université du Québec à Trois-Rivières

Tya Collins, Université d’Ottawa

Rola Koubeissy, Université de Montréal

Shirin Shahrokni, Université York

Tags: Education, Enfant et jeunesse, Race et origine ethnique

Organizateur: Roberta de Oliveira Soares, Université de Montréal