L’immigration francophone en Acadie du Nouveau-Brunswick : massification, segmentation sociospatiale et dissonances


Leyla Sall, Université de Moncton

Comparativement au début des années 2000, le nombre d’immigrants francophones augmente de manière significative au Nouveau-Brunswick. La cible de 50% d’immigrants francophones que revendique la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick n’est certes pas atteinte, mais on assiste à une massification en cours de l’immigration francophone au sein d’une francophonie minoritaire au nationalisme ethnique affirmé. Cela pose des défis à l’incorporation des immigrants souvent en provenance de la francophonie racialisée. Une telle situation représente une épreuve pour la cohésion sociale de cette communauté qui doit gérer l’intégration la diversité ethnoraciale. Quels moyens se donnent-elle pour y parvenir? Comment faire société en intégrant la diversité ethnoculturelle lorsqu’on a eu tendance à protéger ses spécificités identitaires? Comment concilier logiques ethniques et citoyenneté civile inclusive lorsqu’on est minoritaire? Comment les usages sociaux de l’espace permettent-ils de mesurer le degré de cohésion sociale dans le cadre de la diversité ethnoraciale en Acadie? Cette communication restitue les résultats d’une recherche qualitative portant sur la cohésion communautaire en Acadie du Nouveau-Brunswick. Les résultats démontrent que malgré les efforts fournis par les agences d’établissement et le discours positif sur l’immigration des élites acadiennes et des principaux organismes acadiens, il existe une segmentation des usages sociaux de l’espace entre Acadiens et immigrants. La mixité ethnoraciale est souvent limitée aux espaces de travail et aux non-lieux. En conséquence, il existe des dissonances entre l’Acadie du Nouveau-Brunswick et « ces » immigrants. De telles dissonances sont à la fois socioculturelles, économiques et spatiales.

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